Là où on n’est jamais allé

Publier ce que l’on n’a jamais publié, lire ce que l’on n’a jamais lu, aller là où on n’est jamais allé, rencontrer quelqu’un que l’on ne connaît pas, sont des aventures aussi puissantes que déroutantes (genre épisode des Noces pourpres de GoT), qui demandent de jouer de sa propre tolérance à l’effort et des contours élastiques de sa bonne volonté (et d’autres zones du cerveau plus ou moins sollicitées).

Monsieur Toussaint Louverture est un outil, un truc, à peu près conçu au départ avec l’idée secrète et peu reluisante de rencontrer des gens, je veux dire : d’être un peu moins seul (un genre de Meetic pour individus qui aiment la littérature mais incapables d’en écrire).

Cela dit, en toute honnêteté, ça n’a pas vraiment marché. Ce qui est arrivé à la place, c’est une incroyable et déstabilisante propension à devoir découvrir des endroits inconnus, qu’on fait tout pour faire découvrir à des inconnus, en leur promettant un festival de sensations inconnues. Bref un genre de Airbnb en plein cœur d’un zoo russe abandonné mais sans assurance rapatriement et avec le risque d’être griffé, contaminé ou perdu.

Et c’est ce qu’on essaie de faire (est-ce ça publier des livres ? essayer de vous griffer, de vous contaminer, de vous perdre… oui, c’est bien possible). Alors, oui, nous publions un titre dans une toute nouvelle collection intitulée « Monsieur Toussaint Laventure », oui, cette collection s’adresse avant tout à un public plus jeune (enfin tout dépend de par rapport à qui on se place), mais oui, ce titre correspond à notre quête de découvrir et faire découvrir des choses inédites, étonnantes, différentes, et oui, ce livre a été profondément pensé et travaillé, et oui, il est solide et littéraire, et oui, il est ce que nous sommes tous : un endroit inconnu.