Attirante, séduisante, fascinante… la jeune Zuleika Dobson l’est sans aucune limite. Prestidigitatrice de renommée mondiale, elle parle comme un écrivain fin de siècle et traîne, en vraie femme fatale, autant de bagages que de prétendants. Lorsqu’elle peut enfin rendre visite à son grand-père, recteur d’Oxford, tous les étudiants tombent inévitablement à ses pieds. Malheureusement pour eux, elle ne pourra aimer qu’un homme totalement imperméable à ses charmes… Si bien que tous décident — par dandysme, par amour ou encore par bêtise —, en une macabre contagion, de mourir pour elle. Histoire d’amour, de suicide collectif et de régates nautiques, cette fantaisie raffinée, magnifiquement écrite, emporte la rigide Oxford et ses acteurs — jeunes hommes transis d’amour, fantômes en colère, dieux calculateurs et statues inquiètes — dans un tourbillon d’extravagances. Zuleika Dobson est une œuvre rare et rafraîchissante, exquise réussite d’un écrivain trop méconnu. Né en 1872, «l’incomparable Max» Beerbohm, comme l’avait surnommé George Bernard Shaw, était victorien jusqu’à un certain point, ironique jusqu’à un autre et espiègle sur toute la ligne. Caricaturiste de talent, critique littéraire proche d’Oscar Wilde, ami de Somerset Maugham et de Truman Capote, c’est non sans panache qu’à 23 ans il publie ses œuvres complètes…
Traduit de l’anglais par Philippe Néel, entièrement révisée par Anne-Sylvie Homassel.