Il a appris la vie à la dure, son passé brûlerait les doigts de n’importe qui. Entre sa mère qui finit ses jours en taule, et ces saletés de guerres qui, du Japon à la Corée, lui ont balancé au visage l’insoutenable dureté de l’être, le retour à la normale est impossible. Il fait partie de ceux qui portent en eux la malédiction de leurs origines sociales, de ceux qui sont tabous, de ces chiens enragés, qui chutent et chutent encore.
Mais loin d’abandonner, il s’est toujours battu pour préserver un petit noyau de fierté qui palpite en lui. Peu importe ce que cela coûte, à lui ou aux autres, peu importe les jobs de merde, les tentatives avortées, les femmes aimantes, il doit à tout prix défendre cette infime fragment d’indépendance. Et c’est l’écriture qui surgit, dans toute sa puissance, c’est elle qui sauve, qui absout, qui répare. Lui, c’est Jarl Carlson, mais c’est aussi Fred Exley, Martin Eden et Holden Caufield, c’est un de ces damnés de la terre pour qui la littérature compte plus que tout.
Toujours inspiré de sa propre vie, ce livre posthume d’Earl Thompson (1931-1978), couvre deux décennies américaines, tourbillonnantes et à la morale changeante, celles des années 1950 à 1970. Son héros de sable, Jarl Carlston, fraîchement libéré de ses obligations militaires et de ses erreurs de jeunesse, passe du Midwest à New York, de boulot en boulot, de femme en femme, avant de se lancer dans l’écriture de ce qui deviendra une œuvre magistrale.
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Jean-Charles Khalifa. Titre original : The Devil to Pay. Couverture en carton brut, impression typographique deux couleurs. Format 14 x 19,5 cm. 512 pages.
Même si les volumes peuvent se lire séparément, voici l’ordre chronologique : Un Jardin de sable, Tattoo, Comprendre sa douleur.