Le Livre d’Ebenezer Le Page
13,50€
« Quel magnifique roman, ça faisait un moment que je n’avais pas lu une histoire aussi riche, dense et fabuleusement écrite.:» —:LePamplemousse (Babelio)
« G.B. Edwards dépasse les cadres du roman, il atteint une authenticité qui n’est plus complètement celle d’une fiction. C’est rare dans la littérature, un auteur qui insuffle à ce point vie à son personnage.:» —:5Arabella (Babelio)
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Description
Ebenezer Le Page est un être direct, tenace et… charmant. À quatre-vingts ans, il a toujours vécu sur l’île de Guernesey, un coin pierreux et délicieux coincé entre l’Angleterre et la France, et un monde véritablement à part. Ebenezer lui-même est farouchement indépendant, mais alors qu’il atteint la fin de son existence, il est déterminé à raconter son histoire et celles de ceux – parents, amis, ennemis – qu’il a côtoyés, appréciés ou détestés.
Ebenezer Le Page a beau grogner, gronder, se montrer tantôt sans pitié ou dénué d’espoir, il nous livre pourtant un récit plein d’humour, de tendresse et d’humanité, qui cache en son cœur une enthousiaste, une insatiable quête de l’autre.
Si Le Livre d’Ebenezer Le Page est la fascinante chronique d’une existence imaginaire (alors que tout semble si réel, si vrai), c’est aussi la folle ronde des gens, des événements, des rencontres, des hasards, des émotions, une sarabande qui court d’âme en âme et nous saisit par sa vivacité. Alors, entrez dans la danse, venez écouter Ebenezer, découvrir la vie fourmillante de Guernesey et laisser ces pages vous marquer avec leur douceur et leur chaleur si uniques.
Traduit de l’anglais (Angleterre) par Janine Hérisson. Format 12,5 x 19 cm. 608 pages. Jaquette en Popset Urban Grey de 170:gr/m2 marqué à chaud par une dorure Luxor 220.
Précédemment publié sous le titre de Sarnia par Maurice Nadeau et Points Seuil. Titre original : The Book of Ebenezer Le Page.
LIRE UN EXTRAIT
Une vie, des vies
Avec:une finesse confondante, un humour savoureux et une discrète tendresse, Ebenezer Le Page nous raconte ce qui fait une vie.
La sienne, celle d’un homme qui n’a jamais quitté son île adorée, mais aussi celles des autres – car pour reclus et misanthrope qu’il puisse paraître, Ebenezer a eu une existence parsemée, sinon dictée, par les rencontres.
Fort de cette galerie d’êtres colorés et plus vrais que nature, G.B. Edwards parvient à une telle justesse que vie et fiction semblent se confondre.
L'humain
Ebenezer a l’air de détester le genre humain. Entre les querelles de famille qui prennent des allures d’escalades guerrières, les amours déçues et l’écœurante et éternelle loi du plus fort, l’altérité entre lui et les autres semble insurmontable.
Du moins, il n’a pas l’air de vouloir faire un quelconque effort pour la surmonter. Mais les apparences sont trompeuses, et le vieil homme bourru est bien plus complexe qu’il n’y paraît ; piquant et tendre tout à la fois, se montrant tour à tour médisant ou compatissant, il porte son chagrin et celui des autres avec infiniment d’humanité.
Une époque
Le:roman est la photographie d’une époque.
De 1890 à 1970, Ebenezer, ses souvenirs ou ceux des gens qu’il a aimés traversent le temps et prennent ses tournants ; les guerres, qui prennent les êtres chers et mettent face à une altérité jusque-là jamais expérimentée, et puis l’essor du progrès, qui grignote petit à petit une île qui se croyait protégée de tels chambardements.
Qu’Ebenezer se montre réfractaire, voire réactionnaire, n’est pas ce qui importe, mais bien qu’à lui-seul, il incarne un monde profondément bouleversé.
L'amitié
Certaines rencontres vont avoir un impact considérable sur la vie de cet homme aux abords farouche et solitaire.
C’est le cas de Jim, l’alter-ego et l’amitié au sens le plus parfait, de celles qui peuvent se passer de mots et laissent une trace indélébile.
Ou encore Raymond, le cousin torturé, ou tortionnaire, quand le mal qui le ronge commence à s’attaquer à ceux qui l’aiment le plus. Et bien sûr, il y a Liza Quéripel. La belle, la fière, l’intouchable Liza…
Une fabrication soignée
L'auteur
Gerald Basil Edwards (G.B. Edwards) naît en 1899 à Guernesey. Fils d’un propriétaire de carrière, il passe son enfance sur l’île dans une maison cossue. Adolescent, il exerce en tant que professeur-stagiaire avant d’être appelé à rejoindre l’infanterie britannique en 1917. Il échappe au front et devient instructeur d’artillerie à Portsmouth. À la fin de la guerre, il entre à l’université de Bristol afin d’étudier la littérature. Il trouve du travail en tant que maître de conférences en littérature anglaise et art dramatique à Londres où il côtoie le monde des lettres, et se lie avec quelques grands noms de l’époque : Middleton Murry, Annie Besant ou encore Rabindranath Tagore. Il rédige des articles pour le magazine Adelphi, mais Edwards, que ses amis décrivent comme un homme aussi brillant que fainéant, ne s’essaie pas à un travail d’écriture d’envergure. Il s’installe alors avec sa femme en Hollande, puis en Suisse, où il essaie de vivre de ses poèmes et essais. Mais seulement trois ans plus tard, alors que le couple a déjà quatre enfants, il abandonne sa famille. On sait peu de choses sur les années qui ont suivi. Ce n’est qu’en 1967 que sa fille retrouve sa trace. Installé à Weymouth, ville côtière du Dorset située en face de Guernesey, il souhaite renouer avec son île, mais sa pension ne lui permet pas de s’y installer. Il réside donc chez une certaine Madame Snells, dont il deviendra proche.
G.B. Edwards se remet alors à l’écriture et pose sur le papier les premières pages d’un récit : Le Livre d’Ebenezer Le Page. Sa mémoire constitue une source d’inspiration majeure. Il se rappelle les habitudes des habitants de son île et s’appuie également sur les quelques voyages qu’il y a fait depuis qu’il l’a quittée.
En 1970, il fait une rencontre déterminante. Edward Chaney, jeune artiste londonien de 21 ans en visite chez sa grand-tante, passe un été dans le Dorset, et se lie d’amitié avec le vieil homme. Edwards, alors âgé de 73 ans, joue un rôle de mentor cultivé, et tous deux discutent littérature, politique ou religion avec un enthousiasme partagé.
Décidé à partager le long récit autobiographique qu’il a écrit, Edwards confie le manuscrit à Chaney. Celui-ci, séduit par le Livre d’Ebenezer Le Page, le pousse à chercher un éditeur, et après deux ans au cours desquels le manuscrit est assemblé, affiné et corrigé, les deux hommes se chargent d’écrire à différentes maisons d’édition londoniennes.
Mais la crise économique qui perdure jusqu’au milieu des années soixante-dix rend les éditeurs frileux. L’œuvre, qui brouille la frontière entre fiction et autobiographie, est perçue comme incohérente, et sa publication, trop risquée. On reproche à Edwards d’ancrer son récit sur une île dont l’histoire est méconnue du public et dans un patois trop régional, sans pour autant que le texte présente une valeur documentaire, puisque la géographie de l’île, entre autres, n’a pas été parfaitement respectée. Néanmoins, Chaney et lui poursuivent leurs efforts jusqu’en 1976. Mais peu de temps après, Edwards confie à sa logeuse la mission de détruire toute trace de son existence, soit tous les poèmes, articles et pièces de théâtre qu’il a écrits. Mais Edward Chaney et sa femme n’abandonnent pas et les propriétaires du texte ayant échappé à l’auto da fe parviennent, trois ans plus tard, à publier le récit de leur ami. La réception du Livre d’Ebenezer Le Page est excellente, aussi bien au Royaume-Uni qu’aux Etats-Unis. D’anciens rédacteurs du magazine Adelphi, qui avaient reproché à Edwards son incapacité à faire publier un grand texte, ne manquent pas de féliciter son travail. John Fowles admire l’ouvrage dont il écrit la préface de l’édition anglaise, et William Golding achève de sacrer ce livre fascinant qu’il qualifie d’« œuvre de génie » qui donne l’impression « d’être plongé dans la vie même ».
Le Livre d’Ebenezer Le Page à Apostrophes
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